par Jacqueline Lun 09 Nov 2009, 11:30
Solo regarde ma remarque dans ton message d'origine.
Pauvre mendiant, n'est pas l'expression de mendiant que nous connaissons maintenant. Les gens ainsi mendiaient du travail dans les fermes. Bizarrement, je n'ai rencontré cette expressions qu'en Bretagne et nul part ailleurs dans les régions qui me consernent en tous cas.
(Ce qui suit a été trouvé sur Gen56)
Voici ce qu'écrit Jean LE TALLEC, à la p260 de son livre "La vie paysanne en Bretagne sous l'ancien régime":
Les diverses « classes » paysannes.( d'après Jean LE TALLEC)
« Sous le régime du Domaine congéable qui avait cours dans la grande partie de la Bretagne centrale, on pourrait ainsi schématiser les divers degrés de l'échelle sociale parmi la population paysanne :
- Il y a celui que l'on pourrait qualifier de paysan moyen : celui à qui ses parents ont laissé en héritage une tenue ; il va s'y installer et l'exploiter lui-même. Il est le « vassal » de la seigneurie locale ; Rappelons qu'il n'est pas « fermier » de son exploitation (il n'a aucun bail entre lui et le
seigneur) ; il est co-propriétaire (il possède les édifices). Malgré le caractère « congéable » de son statut, sa famille demeure habituellement sur la même tenue pendant des siècles. En contre-partie, il doit rendre « aveu » à son seigneur, et lui verser une rente foncière annuelle. On l'appelle le plus couramment un ménager.
- Il y a le paysan riche, celui qui a fait de bonnes affaires, il a pu acheter les édifices d'une deuxième tenue, voire d'une troisième ... ; en attendant que ses enfants n'en héritent, il pourra en louer une, ce qui constituera pour lui une source supplémentaire de revenus.
- Ce système de location introduit une nouvelle catégorie sociale, celle des fermiers ; ce mot n'était guère utilisé à l'époque, on les appelait plutôt des laboureurs ; ils sont à la tête d'une exploitation
agricole, mais ne sont que locataires des édifices, et doivent payer pour eux un loyer annuel. ( ne pas confondre cette location avec la rente foncière.)
- Au lieu d'une location en fermage, il existait aussi des contrats de métayage, dont le principe était le partage des récoltes entre le propriétaire et le métayer. Très répandu en Haute-Bretagne et dans l'ensemble de la France, le métayage était très rare en Basse-Bretagne.
- Enfin, en bas de l'échelle, il y avait les ouvriers agricoles, et les journaliers. Les premiers sont gagés à l'année, ce qui leur assure une relative sécurité de l'emploi ; ce qui n'est pas le cas, évidemment, pour les seconds. Certains sont laboureurs disposant de surfaces insuffisantes ;
d'autres sont des artisans ; ils trouvent dans ces journées de travail quelques ressources supplémentaires. Mais la plupart d'entre eux vivent au jour le jour, dans des situations extrêmement précaires ; comme ce Julien Cosson, de Canihuel, qui se présentait, en 1790, comme « journalier, et, à défaut d'ouvrage, mendiant. »