Féminisation des patronymes

Bonjour,

Comme je ne trouve rien sur ce sujet dans le forum, je pose ma question.

Dans la région des Baux-de-Provence, aux XVIIème et XVIIIème siècles, on trouve fréquemment des actes où les patronymes des femmes sont féminisés. Exemple:

- GIBERT -> GIBERTE
- MISTRAL -> MISTRALLE
- GROGNARD -> GRAUGNARDE
- etc.

En soi le phénomène n'est pas extraordinaire, mais d'un côté comment savoir si il est le fait du prêtre qui écrit l'acte, ou si vraiment les habitants s'appelaient ainsi. Le Dauzat ne dit apparemment rien là-dessus. Je manque aussi de perspective historique pour voir si cela changeait avec les curés, si ce patronyme féminisé suivait la personne toute sa vie, et quand le phénomène a disparu (XIXème?).
Par ailleurs, je n'ai trouvé cela que dans la région mentionnée, et aussi en Espagne (Castilla-La Mancha) aux mêmes époques.

Quelqu'un a-t-il observé celà ailleurs?

Oui dans le languedoc. Voir le site suivant: La féminisation des patronymes.

Dans les Deux-Sèvres c'est très rare que j'en trouve.. Mais justement la semaine dernière une Geoffret était devenue Geoffrette sur son acte de d'inhumation ...Je le note dans les ...notes mais je ne change pas le nom pour autant.
Sujet intéressant ..

Jusqu'à présent rien trouvé de ce genre en Bretagne.

Monique

malijoli a écrit:Oui dans le languedoc. Voir le site suivant: La féminisation des patronymes.

Site intéressant. On reste en pays de langue d'Oc.

Elloe a écrit:Dans les Deux-Sèvres c'est très rare que j'en trouve.. Mais justement la semaine dernière une Geoffret était devenue Geoffrette sur son acte de d'inhumation ...Je le note dans les ...notes mais je ne change pas le nom pour autant.
Sujet intéressant ..

Là par contre on remonte nettement vers le Nord.

J'en ai vu également dans le nord du 37 à Brèches où les noms de famille des femmes étaient tous accordés au féminin : Berthelot = Berthelote. Mais c'est juste d' environ 1800 à 1850.

Johnny

La féminisation des patronymes était très fréquente dans les Alpes de Haute Provence (Angelvin pour un garçon et Angelvine pour une fille par exemple).

très fréquent dans le Tarn.
Jonquille

je n'ai pas rencontré ce cas où je ne l'ai pas vu.

J'ignorais aussi. Curieux et intéressant.

Je pense qu'il s'agit de territoires habités par un modèle familial particulier. Ces modèles familiaux, inscrits dans des pratiques territoriales durant de nombreux siècles, tiennent comptes des types d’habitat (dispersé ou pas), des structures familiales de types souches, type nucléaire (noyau composé d'un couple et leurs enfants), égalitaires, communautaires etc..

En reprenant rapidement "le Mystère Français" de 2013, écrit par deux démographes et sociologues, il pourrait s'agir de territoire à familles complexes (plus de deux familles nucléaires , vivant dans le même logement.

En Bretagne nous en sommes pas sur ce modèle (famille type communautaire bretonne et  et à l'est hyper nucléaire, d'après les auteurs), donc pas cette pratique.

Les personnes intéressées peuvent s'inspirer de cet ouvrage passionnant et bien documenté, que l'on peut lire en bibliothèque, si on est pas très intéressé par la sociologie.

Jean-Yves