Témoin féminin

Bonjour
J'ai trouvé pour la première fois un témoin d'un acte (de naissance en date du 22 fructidor an 6) qui est une femme. Les seules témoin(e)s d'un acte sont toutes après 1930. Quelqu'un peut-il m'éclairer sur ce sujet?
Merci Stéphane

je ne sais pas si c'est rare, mais j'ai une femme sage-femme au XVIII, la seule du village, elle est témoin de tous les baptêmes !

A ce jour où j'ai dépouillé environ une cinquantaine d'années de ma petite commune de Kerpert (de 1792 à 1840), j'en suis à 0 témoins femme.

Jamais vue de "témouine".. pour ma part..

dois-je vous rappeler le peu d'importance de la femme aux yeux des différents régimes politiques de la France ?

Excepté durant la révolution où, durant une très très courte période, les femmes ont eu les mêmes droits que les hommes, le code civil a imposé des témoins de sexe masculin âgés d'au moins 21 ans.


Depuis la loi du 7 février 1924, la présence de témoin
n'est plus exigée que pour les actes de mariage et cela sans distinction de
sexe.

Pour les naissances, les témoins sont toujours masculins mais le déclarant peut être une femme en l'absence du père, une femme ayant assisté à l'accouchement et donc généralement la sage-femme.

excepté les sages femmes, accoucheuses qui déclarent le nouveau né, peut-être n'avaient-elles pas le droit d'être témoin car en Belgique il n'y a que depuis la seconde guerre que les femmes peuvent voter. C'est la seule témoin que j'ai et comme profession il est indiqué journaillière

De ce que j'ai pu lire, les femmes peuvent être témoin dans un acte d'état civil et notarié depuis une loi du 7 décembre 1897

c'est sûr que mon cas ne rentre pas dans le régime français...

Il faut faire la distinction entre déclarant et témoin. Ce n'est pas la même chose.

Je parle bien de témoin

Plume a écrit:Il faut faire la distinction entre déclarant et témoin. Ce n'est pas la même chose.

je la fait: cette sage-femme était prise pour témoin car dans sa campagne québécoise durant l'hiver à -30C et qu'il n'y a pas de curé au village (les missionnaires faisaient leur tournée quand la météo le pouvait...) elle faisait les ondoiements à l'accouchement et témoignaient pendant le baptême sous condition, c'était au début du XVIIIe dans la région de Trois-Rivières.

En France aussi, sous l'ancien régime, les sages-femmes avaient le droit d'ondoyer un nouveau-né en l'absence du curé et en cas de péril de mort. Mais elle est rarement nommée sur l'acte de baptême !!! qui suit.

D'ailleurs, les sages-femmes étaient choisies sur leur religion et pas sur leur savoir faire, parce que justement, elles ondoyaient les nouveaux-nés.

J'ai trouvé le cas il y a deux jours. Il s'agit d'une naissance le 4 floréal de l'an 11 dans les Landes. Il est dit sur le formulaire préimprimé: Premier témoin Marie MORET, Deuxième témoin: Jeanne DAGOS, cette dernière étant la tante par alliance de l'enfant. Le premier témoin est peut-être la sage-femme mais ce n'est pas précisé. Le père est cité dans la formule "sur la réquisition à nous faite par ..."

Dans les quatre actes de naissance qui figurent sur cette page, les témoins sont uniquement des femmes, ce qui m'a étonné. J'ai regardé d'autres actes de ce registre, on trouve souvent des femmes, parfois même en premier témoin avant un témoin masculin. Comme il s'agit d'un tout petit village (Ste Croix) et que ces témoins sont souvent différentes, je pense qu'il s'agit dans la plupart des cas de parentes de l'enfant et non de la sage-femme qui devait être seule à exercer le métier dans cette commune.

Je n'avais encore jamais rencontré de témoin féminin et je viens d'en avoir 2 à suivre cet après-midi lors de deux naissances complètement indépendantes (bien que concernant l'un enfant masculin et l'autre un enfant féminin qui 23 ans après vont se marier).

Pour le premier cas, naissance du garçon le 18 prairial an 4 - soit 6/6/1796, le témoin féminin (Marie Foucher) est âgée de 45 ans
Pour le second cas, naissance de la fille le 15 messidor an 6 - soit 3/7/1798, le témoin féminin (Louise Blay) est âgée de 22 ans

Dans les deux cas, le témoin féminin ne sait pas signer, ne fait pas partie de la famille, et il n'est pas précisé s'il s'agit de la sage-femme
Ces deux cas ont pour lieux des communes différentes (bien que situées à quelques km l'une de l'autre)
Dans chaque cas, l'autre témoin est masculin
Le département concerné est le 79 (Deux-Sèvres)

Cela confirme bien ce que Plume nous disait. En dehors de la période révolutionnaire où les femmes avaient les mêmes droits que les hommes (et je suppose que c'est dans quelques régions uniquement, les mauvaises traditions ayant la vie dure), point de femme témoin.

Je me pose la question. Comment ça se passait pendant les périodes de guerre sans les hommes ? quoique, pas d'hommes, pas d'enfants, sauf en début de guerre.
Moi non plus, je ne crois pas avoir rencontré encore de témoins hommes.
En ce moment j'étudie un recensement de Scaër en l'an VIII. Les femmes et fillettes ne sont pas recensés !

La parité avant l'heure

J'ai rencontré un curé très prolixte lors de mes dépouillements , Barnabé LEROUX, curé de la paroisse Notre Dame de la Neuville les Corbie, durant 50 ans de 1646 à 1696, décédé en 1696 à 89 ans .
Il mentionne dans les actes de nombreux témoins féminins, mére des époux, soeurs, tantes et AUTRES ......

Dans un acte de mariage de 1678 , il y a 4 témoins masculins et 4 témoins féminins .

Dans d'autres paroisses j'ai également rencontré des témoins féminins et ce depuis 1598 .
Est ce une particularité de la Picardie ???

MF Gourdain Maltzkorn

De mémoire j'en ai vu rarement et paradoxalement à des dates assez reculées. Pour les actes après 1792, je risquerai de dire des bêtises car cela date de trop longtemps dans mes recherches, il faudrait que je reprenne tout un a un pour voir.
Il y a bien sûr une raison principale pour leur relative absence: la place souvent très inférieure qu'on donnait (ou qu'un curé donnait) dans la société à la femme mais également qu'à certaines époques il fallait que le témoin signe pour attester l'acte et que le ratio Hommes-Femmes sachant signer était bien déséquilibré (en défaveur des femmes bien sûr).

A propos de place attribuée dans la société par un curé une question me vient: Si l'on sait le peu de cas qu'on faisait des comédiens (qui étaient souvent par défaut considérés comme plus ou moins excommuniés) que sait-on des chirurgiens qui étaient souvent voués aux gémonies car réalisant ou suspectés de réaliser des dissections sur las cadavres?
J'ai notamment un certain curé qui refuse de donner la profession d'un de mes chirurgiens alors qu'il cite les autres et ne mets pas Honorable ou Honneste Homme avant le nom. Je précise que d'autres curés le mettent systématiquement.