L'édit de Henri 2 contre les femmes etc.

Dans des registres de l'ancien régime, je vois, environ 2 fois par an, la mention : je certifie que l'édit de Henri II contre les femmes et filles qui cèlent leur grossesse été publié au prône de notre grand messe ...

De mémoire (je n'ai pas relu le texte) :
Il stipule que les femmes non mariées enceintes doivent déclarer leur grossesse et je crois, en particulier, qui est le père.
Elles étaient souvent soumises à la question "pendant les douleurs de l'enfantement" par la sage-femme qui avait prêté serment.

http://www.bluesy.biz/article-14062881.html

Je sens que vous allez aimer...... après le sujet que j'ai lancé sur les doublons

Bonsoir, Tahiti, tu veux certainement parler de l'édit de 1556 ... voir (entre autre) http://www.bluesy.biz/article-14062881.html
voir le détail:


En février 1556, Henri
II fait publier un édit pour obliger les femmes non mariées ou veuves à
déclarer leur grossesse (ceci pour éviter les
infanticides ou avortements).



« Toute femme qui
se trouvera deüment atteinte et convaincüe d’avoir celé et occulté, tant
sa grossesse que son enfantement sans avoir
déclaré l’un ou l’autre, et avoir pris de l’un ou l’autre témoignage
suffisant, mesme de la vie ou mort de son enfant lors de l’issue de son
ventre, et après se trouve l’enfant avoir esté privé,
tant du saint sacrement de baptesme que sépulture publique et
accoütumée, soit telle femme tenüe et réputée d’avoir homicidé son
enfant, et pour réparation punie de mort et dernier
supplice »



Les femmes enceintes
étaient reçues sans frais et n’avaient pas l’obligation de nommer
l’auteur de leur état.



L’édit sera renouvelé
en 1586 et 1708. Le 25 février 1708, Louis XIV complète cet édit par
l’obligation pour les curés de publier, tous les trois
mois, cet édit, au prône. Et on trouve dans certains registres, la
copie régulière de cet édit, preuve que le curé le lisait régulièrement
en chair

Je n'avais jamais eu connaissance de cet édit. Juste quelques curés qui quand l'enfant était illégitime précisaient que untel avait été dit le père ou bien que nul ne connaissait le père bien sûr quand le père ne se déclarait pas ouvertement adoué à la mère.
Maintement l'histoire de la question posée aux femmes, alors là je n'ai jamais rien vu de tel, les déclarations de paternité semblaient toujours volontaires (qu'elles soient directes ou indirectes).
N'oublions pas toutefois que l'Inquisition existait et qu'il fallait parfois un rien pour être brulée en place publique comme sorcière (comme donner des mauvaises idées au curé ou réaliser des tisanes pour soulager son prochain...)

et n'oubliez pas que grâce à cela, on peut remonter la filiation d'un enfant de mère célibataire !!!! le père n'est jamais cité sur l'acte de baptême, mais si vous retrouvez la déclaration de grossesse, vous le trouvez car en règle général, les mères donnent le nom du père.

Souvent un suborneur qui leur a promis le mariage et a oublié sa promesse dès le lendemain

On n'a malheureusement pas cela pour le XIXe siècle.

En tous cas si la torture a existé dans ce cas elle, elle ne devait pas l'oublier...

Plume a écrit:.../... si vous retrouvez la déclaration de grossesse, vous le trouvez car en règle général, les mères donnent le nom du père. .../...

Une question naïve: c'est quoi "la déclaration de grossesse"?
Au XXème siècle, je connais, c'était écrit dans le "livret de maternité" (pour mes enfants) et que j'ai oublié de photocopier avant qu'ils ne me le piquent! ...

Tout ne devait pas être si rose car les mères célibataires souvent "s'exilaient" pour accoucher

J'ai pu constater que tout dépendait du curé du village qui régentait et sermonnait d'une manière ou d'une autre ses ouailles...

Autant j'ai vu une fois un curé rédiger un complément d'un acte (sans doute un morceau de sermon spécifiant qu'il ne fallait pas rejeter le pécheur) autant j'ai vu des bouts de sermons peu dignes d'un prêtre. (le coup des pécheurs irrémédiablement perdus et envoyés au diable sans possibilité aucune de rédemption en entête des naissances illégitimes par exemple.)

François a écrit:Tout ne devait pas être si rose car les mères célibataires souvent "s'exilaient" pour accoucher

Les mères célibataires comme les enfants naturels étaient montrés du doigt et éventuellement on pensait que ces enfants ne pouvaient QUE mal tourner.

C'est pourquoi ces mères célibataires s'expatriaient pour aller accoucher dans l'anonymat ou se cherchaient un mari qui accepterait leur grossesse

Et puis il n'y apas très longtemps encore il était mal de coucher avant le mariage.
On disait souvent que l'enfant était prématuré ...
Un beau bébé de 3k500 prématuré de 3 mois !!! (né à 6 mois de grossesse officielle)

C'est curieux mais au XVIè siècle dans un de mes villages des Côtes d'Armor, les femmes non mariées ayant un enfant étaient plus que monnaie courante et apparemment personne n'y trouvait trop à redire donc pas question d'exil ou autre... c'est en s'approchant plus de nous que l'on retrouve ce genre d'attitude comme quoi les progrès de mentalité n'ont pas forcément suivi une belle route rectiligne... (d'ailleurs comme pour la considération des femmes)

Je peux vous garantir que comme Mandra, sur le village de Kerpert que je dépouille, les filles mère sont relativement nombreuses (enfin, facon de parler). Mais bon, là, je parle du début XIXè

Comme quoi déjà le regard du curé influe sur la vision des paroissiens. Non pas que le curé recommande les naissances illégitimes mais juste qu'il demande de ne pas les montrer du doigt ou les traiter en paria. (dailleurs peut-être que les villages où il y en a peu relèvent juste d'une expatriation due à l'intransigeance du curé)...

Michaël a écrit:

Plume a écrit:.../... si vous retrouvez la déclaration de grossesse, vous le trouvez car en règle général, les mères donnent le nom du père. .../...

Une question naïve: c'est quoi "la déclaration de grossesse"?
Au XXème siècle, je connais, c'était écrit dans le "livret de maternité" (pour mes enfants) et que j'ai oublié de photocopier avant qu'ils ne me le piquent! ...

La déclaration de grossesse est un acte que la future mère devait passer devant l'autorité locale et qui est conservé dans la série B des archives départementales. On y trouve souvent la filiation de la mère et le nom du futur père.

Au 16e en Bretagne,Louis XIV et surtout Napoléon n'avait pas encore sévit. Les très anciennes coutumes de Bretagne étaient encore en vigueur et non le droit latin.
Ce qui fait que la femme, avait une meilleurs considération qu'ailleurs.
Au dix neuvième évidemment pas, mais la culture est là. Voyer la thèse fort intéressante de (j'ai oublié le nom de cette femme ) : le matriarcat breton

Jean-Yves

Merci Jean-Yves je me demandais d'où cette considération pouvait bien venir... < Mais c'est bien sûr... > (me voilà transformée en Megret grâce à toi )